1. Dimanche 6 décembre 2020

Pour notre première histoire, nous avons choisi de nous inviter dans les souvenirs d’un habitant d’un petit village vaudois et nous allons vous parler de sabots ; eh oui, de vrais sabots en bois. Comment nous en sommes arrivés à parler de ce sujet ? Encore une facétie d’une conversation où l’appelé et l’appelant se sont retrouvés sur un même chemin pour faire un petit bout de route ensemble !

Les sabots de Léon
Il a 8 ans, Léon en 1940. Fils de paysan, il est déjà bien enrôlé dans diverses tâches à la ferme, Il se rappelle très bien la « descente », une fois l’an, au printemps, pour aller trouver le sabotier. Toute la fratrie recevait alors une paire de sabots neufs qui devait durer jusqu’à l’an prochain. On les achetait toujours un peu trop grands car les pieds des enfants, ça grandit vite. Alors au début, on les bourrait d’un chiffon pour combler l’espace. On les portait été comme hiver, qu’il fasse chaud ou froid, qu’il vente ou qu’il pleuve et même dans la neige. Le soir, on rassemblait les sabots au coin du feu, on le bourrait de papier journal pour les faire sécher et on les renfilait le lendemain matin.

On portait les sabots tous les jours, même à l’école. Des chaussures ? Léon ne se rappelle plus très bien, mais il se souvient que tous les enfants possédaient une vraie paire de chaussures pour aller à l’église le dimanche ou pour se rendre en ville. Mais enfiler des chaussures n’était pas une partie de plaisir : ça serrait, ça laissait des cloques qu’on trainait plusieurs jours après les avoir portées. L’astuce était donc de se présenter très en retard au rendez-vous pour le départ à la messe. Inévitablement on devait affirmer ne pas trouver les chaussures ce qui fâchait évidemment la mère qui retorquait irritée : – Alors enfile tes sabots et dépêche-toi ! L’affaire était dans le sac ! Bon, ça ne marchait pas tous les dimanches : la mère s’étant souvent arrangée, dès le matin, de préparer les effets de chaque enfant : veste à écusson, pantalon qui gratte et… chaussures !

Nous nous amusons, avec Léon, à évoquer nos ados d’aujourd’hui ! On rit à les imaginer avec leurs casquettes, leurs pulls à capuche, leurs tatouages et… leurs sabots !

Finalement, on devrait lancer la mode : ça marcherait peut-être !

Passez une bonne semaine, portez-vous bien et à dimanche prochain !