Ah… la condition féminine, ce grand débat ! A l’heure où les femmes osent publiquement revendiquer leurs droits, nous revenons avec Léonie, sur sa condition de femme au foyer dans les années 50.

Une célèbre Baronne, prodiguait alors des conseils aux jeunes femmes fraichement mariées ; il n’était pas rare que ce guide de bonne épouse fût offert à la jeune mariée en guise de cadeau de mariage. A la lecture assidue du recueil, elle pouvait découvrir que :

Il fallait soigner son apparence et toujours se présenter à son mari parfaitement coiffée et apprêtée.

Ne pas parler trop fort et veiller à ne pas avoir des propos trop tranchés car il n’appartenait pas à la femme d’émettre des avis sur des sujets qui ne la concernaient pas. (et qu’elle ne comprenait très probablement pas non plus !)

Lorsque le mari rentrait du travail, il fallait que sa jeune épouse comprenne qu’il venait de terminer son dur labeur du jour et avait donc bien besoin de calme et de sérénité.

L’homme devait donc toujours être accueilli dans une ambiance feutrée pour lui permettre de se détendre en dégustant un verre de sa boisson favorite et, en aucun cas, il ne devait être importuné par des ragots ou de petits problèmes d’intendance !

Mais Léonie n’était pas issue du même milieu social que la Baronne, n’avait donc pas de prérogatives liées à l’intendance de la maison, pas de soucis particuliers d’entente entre les domestiques étant donné que la femme de chambre c’était elle, la cuisinière c’était elle, la blanchisseuse (sans machine) c’était encore elle. L’infirmière, la garde malade, la couturière, la répétitrice scolaire, c’était toujours et encore elle ! Il suffisait, en fin de compte à Léonie de s’entendre avec elle-même !

Comme beaucoup d’entre-elles, les tâches domestiques et éducationnelles leur revenaient exclusivement et lorsqu’elles se plaignaient des attaques de fatigue qui les terrassaient certaines fois, la réponse de l’entourage fusait unanimement en ces termes :

  • T’as pourtant tout pour être heureuse ! Déjà que tu ne travailles pas !
  • En plus tu as un petit jardin pour aller te détendre !!!

Par petit jardin, le mari de Léonie entendait le lopin de terre loué dans les jardins familiaux ! Tu parles d’une détende, il fallait continuellement entretenir le potager et gare si les poireaux ne poussaient pas droit ! Pffff, sacrée époque !

Si de nos jours les tâches sont, du-moins dans nos contrées, partagées plus équitablement dans certaines familles, la charge morale reste cependant l’apanage des femmes. Nous n’avons certainement pas fini d’en débattre !

En fouillant les bibliothèques de nous grand-mamans, nous n’avons pas retrouvé le livre de conseils de la Baronne, mais sommes tombés sur « L’ami pratique de la maison ». Outre les recettes de cuisine et les méthodes de nettoyage, on y découvre tout un chapitre destiné à aider la lectrice à occuper le temps des domestiques de façon fonctionnelle !

À voir les plannings conseillés par l’auteure (Mme F. De Chevilly), une cuisinière ou une femme de chambre ne chômait pas à cette époque, c’est le moins que l’on puisse dire !

Lorsque certaines personnes évoquent « le bon vieux temps »…. J’ai comme une petite retenue, pas vous ?